mardi 14 septembre 2010

Info-Slam de septembre

Quelques mots sur les soirées qui s'en viennent, parce que Dieu sait que ça s'annonce chaud en ce mois de septembre déjà bien entamé côté slam et poésie au Québec!

Je présuppose que vous avez Facebook pour cette fois-ci (pour vous permettre d'avoir accès à la description des soirées et à la liste d'invités). J'espère que vous ne m'en voudrai pas trop!

17 septembre : Vous avez le choix !

Soirée de lectures de poésie et de slam poético-scientifique, Café Sarajevo, 6548, boul. St-Laurent, Montréal, 20h30, gratuit, http://www.facebook.com/event.php?eid=154865274540200

Jam poétique improvisé, 19h30, TribuTerre bistro
2590 Jarry Est/Coin 2ième Ave, Montréal, 7$, http://www.facebook.com/event.php?eid=148979995126580

Soirée de poésie animée par Carl Bessette, 20h, Galerie L'art passe à l'est, 3843 Sainte-Catherine Est, Montréal, gratuit, http://www.facebook.com/event.php?eid=121645634553401&ref=mf

18 septembre : Vous n'avez pas le choix, soyez là!

Slam Jam Collectif : spécial échangiste, 20h, Bar Le Grillon, 1950 Ste-Catherine Est, Montréal, contribution volontaire

19 septembre : Vous croyiez avoir votre dimanche pour vous? Détrompez-vous!

Grand Slam 2010 : La compétition provinciale de slam! 24 slameurs issus de 6 régions du Québec s'affronteront sur scène dans un combat sans merci! 19h, 10$ (ou 16$ pour deux soirs), Lion d'Or, 1676 Ontario Est, Montréal.

20 septembre : Et ça continue le lundi soir!

Grand Slam 2010 : La compétition provinciale de slam! 24 slameurs issus de 6 régions du Québec s'affronteront sur scène dans un combat sans merci! 19h, 10$ (ou 16$ pour deux soirs), Lion d'Or, 1676 Ontario Est, Montréal.

21 septembre : À Trois-Rivières le mardi soir!

Slam de poésie et Spoken Word, Prestation en duo de dAvId gOUDrEaULt et Mohammed, Gambrinus 3160 Blvd.Des Forges, Trois-Rivières, 21h, 6$


22 septembre : À la bibliothèque ou au café Chaos le mercredi soir!

Soirée Solovox animée par Éric Roger, bibliothèque Marie-Uguay, 6052 Blv.Monk, Montréal, 19h30, Gratuit

et

23 septembre : Définitivement à Sherbrooke le jeudi soir : l’évènement du siècle!

Grand Chelem poétique 1 mettant en scène Guy Perreault, Marjolaine Beauchamp, Carl Bessette et Queen Ka
Salle le Tremplin,97 Wellington Sud, Sherbrooke, 19h30, 10$ prévente 12$ à la porte, http://www.slamdutremplin.com/

25 septembre : Faites-vous soigner de la poésie.. par encore plus de poésie!

13h30-16h30 : Tri-thérapie poétique à la bibliothèque Frontenac, 2550 Ontario Est, Montréal, gratuit
16h-19h : Show de poésie/musique au Parc Charles-Meyer, coin Ontario/Montcalm, Montréal, gratuit

26 septembre : Choisir entre le français et l'anglais : un débat actuel!


Throw Slam Poetry Collective, ouverture de la saison de slam, Divan Orange, 4234 St-Laurent, Montréal, Québec, 19h, 7$

29 septembre : Si vous êtes devenus accrocs à la poésie comme moi!

Soirée Solovox animée par Éric Roger pour fêter les 10 ans des soirées Solovox, soirée hommage à Denis Vanier, à l'Escalier, 552 Ste-Catherine Est, Montréal, 19h30, entrée gratuite

Ouverture de la saison slam à Trois-Rivières, Café Galerie L'Embuscade , 1571, rue Badeaux, 19h30,

Slamborée 2.0 : L’important c’est de participer!

Tout d’abord, désolée à vous tous, lecteurs occasionnels ou assidus, d’avoir été un peu absente de ma vie virtuelle cet été. C’est fou combien la vie réelle peut remuer par en dedans, parfois. Bref, j’ai bien assisté à plusieurs soirées, et je peux vous assurer que le slam et la poésie se portent très bien à Montréal et ailleurs, même en plein cœur de l’été! (Comme les soirées Solovox, le Slam Jam Collectif, les événements de Poésie dans les Parcs (Montréal et Sherbrooke), les shows de slameurs tels que Amélie Prévost et Queen Ka, le Cabaret Résolu, etc)

Je me rattrape donc en cette période de rentrée scolaire pour vous dire que vous avez manqué (pour la plupart) le camp de vacances du slam (13-14 août à Lavaltrie) et qu’avant de lire cette chronique, vous devriez aller vous chercher une boîte de mouchoirs : ça pourrait servir!

D’abord, un bref rappel du Slamborée de l’an dernier http://e-toile.org/chroniques-le-slamboree-2009-une-franche-reussite-128.html pour ceux que ça intéresse.

Maintenant que vous êtes situés, lançons-nous!

(Un grand merci à Marie-Claude Lépine pour les photos!)

Ce qui n’a pas changé (ou si peu) depuis l’année passée :

- Toujours autant de plaisir, d’amicalité, de sympathisage, d’humour et d’informalité entre les 16 slameurs s’étant déplacés pour l’occasion.

- Mateüs de Québec a doublé son stock de courage : il est descendu en scooter... avec sa copine!

- Les micro-ouverts sucrés-salés-épicés à la sauce fatiguée (et/ou buzée) ce qui explique peut-être les slams grivois, les fous rire du public, les erreurs d’accord féminin-masculin (bon journée à tous!), les bières qui se renversent, les textes culculs et les improvisations devant comprendre les mots canneberges, patchouli, zut et épiphanie.

June

- Le public un peu clairsemé (bien que multi-générationnel cette année!) de Lavaltrie. Les absents ne savent pas ce qu’ils manquent! (Sauf s’ils me lisent, bien sûr :-P ).

- L’animateur - organisateur - instigateur - conceptualisateur - cook Jocelyn Thouin alias MC Cédille : MERCI pour ton travail de Titan ! C’est un grand honneur pour nous d’avoir « tout appris » de toi :-) (et c’est tellement mieux que de vendre des dattes à quatre pattes, n’est-ce pas Queen Ka ? :-) ).

Les nouveautés :

- Plusieurs slameurs ont fait saucette dans la piscine municipale. Ne vous fiez pas à la photo, ce fut un moment de pur bonheur!

- Pas évident de faire bouger des slameurs! Et pourtant, nous avons relevé le défi lancé par Jocelyn Thouin (et son coach invité). Noms d’équipe douteux ou politiquement incorrects, cris de ralliements étranges ou étrangers : oui ce tournoi de volleyball nous ressemblait sur toute la ligne! Au slam comme dans le sport, « l’important c’est de participer», n’est-ce pas? (ce qui n’empêche pas la saine compétition!).

- Pour faire suite au tournoi (et pour empêcher que les slameurs passent l’après-midi à se saouler), les équipes formées arbitrairement par tirage au sort ont été invitées à écrire un slam collectif. Je suis d’avis qu’au moins 3 équipes sur 4 ont tout de même abusé de quelque substance. Sinon, comment expliquer ce texte ayant pour thématique centrale la fameuse question pain blanc ou pain brun? Comment comprendre cet autre texte où, comme dans une mauvaise chanson techno, revenait cet étrange refrain « Take a kayak and freeze »? Ou encore ce slam où personne n’a d’idée et qui finit par tomber dans des suggestions sexuelles douteuses impliquant tondeuse et slameuse? La quatrième équipe a été récompensée pour avoir gardé toute sa tête : le public (composé des slameurs eux-mêmes) lui a accordé la première place (bon c’est pas vrai, on finissait bon deuxième, mais le débat pain blanc/pain brun s’étant éternisé pendant 5min20, l’équipe a été disqualifiée!) Évidemment, je faisais partie de l’équipe straight edge :-P

Petit quizz : tentez de trouver pour chaque photo la description correspondante (voir le paragraphe ci-haut)

- Histoire de rendre la compétition encore plus stimulante (pour ceux qui se souvenaient que le Slamborée était aussi une compétition), des prix en argent ou en billets de spectacle ont été offerts aux slameurs ayant terminé dans les premières positions du tournoi de slam, du tournoi de volleyball et de la compétition de textes collectifs. D’ailleurs, pour ceux que ça intéresse, voici les six premières places du tournoi de slam:

6ème : Nadine Lavoie (Lanaudière)

5ème : Véro Bachand (Lanaudière)

4ème : Sophie Jeukens (Sherbrooke)

3ème : LouNat (Outaouais)

2ème : Queen Ka (Montréal)

1ère : David Goudreault (Sherbrooke)

À noter que 4 de ces slameurs seront sur scène lors du Grand Slam, les 19-20 septembre à Montréal. Gageons que la compétition (bien qu’amicale) sera féroce!!

- Dans un tout autre ordre d’idées, je note l’absence totale de 10 dans les pointages des juges! (contrairement à la forte concentration de scores parfaits de l’an dernier).

Les slameurs et leurs textes :

Les vieux de la vieille :

Queen Ka (Montréal) : Bien que la reine berbère ait été déclassée par David Goudreault, elle n’a rien perdu de son mordant sur scène. Mon coup de cœur : son slam au micro ouvert du vendredi où elle traitait en toute sincérité de la question du sexe entre amis.

Catherine Bouancheaux-Tampigny (Lanaudière) : La négresse blanche, forte de son expérience sur la scène Lanaudoise, nous est revenue avec plusieurs bons textes. Parmi mes coups de cœur, son texte sur sa fille et la rupture de leur lien. J’ai également bien apprécié son adaptation de la chanson des Cowboys « La Catherine ».

Vicky Lemire (Lanaudière) : Madame automne a fait du chemin depuis son initiation au slam, survenue au Slamborée de l’an dernier. Mon coup de cœur de cette année : son texte qui parle de tête cassée.

Mateüs (Québec) : Tel Jack Kerouac parcourant les routes des Amériques, Mateüs n’a pas peur d’explorer les territoires inconnus. Parmi mes coups de cœur de la fin de semaine, sa trilogie grivoise inachevée « Dans la piscine », son texte sur les trucs pratico-pratique pour ne plus se faire cruiser, et son texte « Pu capable ». Lol.

Jocelyn Thouin (Lanaudière) : A maintenant un band de musique néo-traditionnelle (sans nom en date du 15 août) pour accompagner ses slams. Nous avons eu l’immense chance d’entendre quelques unes de ses pièces, telle Le chat et son texte sur St-Henri. Pour ceux qui voudraient se plonger dans cet univers unique, le premier spectacle a lieu le dimanche 3 octobre à la Chasse-Galerie, Lavaltrie.

Myriam St-Denis Lisée (Sherbrooke) : J’ai personnellement beaucoup aimé faire le texte collectif! Mon coup de cœur va à une phrase de Véro Bachand « Et parler et grandir et crier et se taire ». Sinon, apparemment que ce fut épique et que je dois plugger ça dans cette chronique, mais il s’avère que je me suis assise dans une bière. Laissée sur une chaise. Dret dans mon angle mort. Bref, vous voyez le portrait. D’où l’utilité d’amener quelques rechanges en camping slam : on sait jamais sur qui (ou sur quoi) on va tomber. Conseil d’amie :-)

Les nouveaux :

Marie-Claude Lépine (Sherbrooke) : Marie-Claude n’est qu’à moitié nouvelle au Slamborée : elle faisait partie du public l’an dernier! Parmi mes préférés du week-end, j’ai adoré son texte sur un voyage qu’elle a fait aux Caraïbes. Ça sonne superficiel comme ça, mais ça ne l’est pas du tout. C’est une histoire de dépassement et de don de soi. Tiens, ça me rappelle Khalil Gibran dans Le Prophète « Et y aurait-il mérite plus grand que celui qui réside dans le courage et l’audace, voire la charité de recevoir? »

LouNat (Outaouais) : Quelle grande poète! Une de mes belles découvertes du Slamborée. À la frontière de l’humour et du sarcasme, LouNat n’a pas peur de se plonger les deux mains dans ce qui remue l’humain. Parmi mes coups de cœur, son texte dédié à sa sœur et celui sur l’esclavage.

David Goudreault (Sherbrooke) : Que dire sur le grand favori du public Lavaltrien? Bravo, tu l’as bien mérité! Ce titan au cœur d’or a su se montrer à son meilleur. Mon coup de cœur est une fois de plus son texte « Mathis ».

Flavie Dufour (Sherbrooke) : Toute droite sortie de la forêt de l’Outaouais, Flavie rayonnait comme toujours de sa présence sur scène. J’aime particulièrement ses slams ironiques, comme dans son texte qui commence par « Je te regarde, pur instant de joie indicible ».

Sophie Jeukens (Sherbrooke) : Sophie qui fait un (vrai) texte d’amour? Oui oui, vous l’avez manquée (vous n’aviez qu’à rester au micro-ouvert). Et si, c’est mon favori. Un chef-d’œuvre, comme l’ensemble de ses textes. Du pur délice.

Josianne Grenier (Sherbrooke) : Très authentique sur scène, j’ai apprécié que Josianne aborde des thématiques allant dans le même sens, tel son texte sur le droit d’être soi-même. Bravo pour ton courage!

Nadine Lavoie (Lanaudière) : Une belle découverte pour moi que cette slameuse qui n’a pas peur de choquer ou de faire s’écrouler de rire son public. J’ai aimé l’ensemble de ses textes, mais je me suis particulièrement marrée lors de sa prestation au texte collectif pain blanc - pain brun. Avec un accent bien prononcé, son personnage venait nous expliquer que cette question, nullement superficielle, est le symbole même de nos débats raciaux!

Véro Bachand (Lanaudière) : Quelle intensité! Véro, que j’ai vue se donner autant dans le volley-ball que sur scène, a cassé la baraque avec plusieurs bons textes. Mon coup de cœur, son texte où elle parle avec beaucoup d’amour à quelqu’un dont le cœur est trop lent. (ma description est ultra-poche mais le texte est vraiment bon!)

Mathieu Renaud (Montréal) : Mathieu est arrivé sans savoir s’il allait participer à l’événement : on l’a évidemment forcé. Pour son plus grand plaisir, et le notre! Mon coup de cœur parmi ses performances : son texte où il est sur la route (en camion). En espérant te revoir bientôt sur la scène slam!

Jean-François Vachon (Sherbrooke) : Slameur aguerri de la région estrienne, Jean-François assume bien son unicité dans le monde du slam, pour notre plus grand plaisir. Mes coups de cœur, comme des chansons qu’on ne se lasse pas d’entendre : son texte sur le Mcdo et son texte sur le café.

Dany Traversy (Sherbrooke) : Motivé. Un mot tout à fait adapté pour décrire la préparation de Dany pour cet événement. Il en a entre autres profité pour écrire un slam sur... Lavaltrie! Bon il a grandi là donc ça peut expliquer sa motivation, mais n’empêche, où ailleurs pourra-t-il performer ce slam et être compris? Une belle fleur qu’il a fait au public lavaltrien… Quoique je ne désespérerais pas pour la suite : les grands poètes sont souvent de grands incompris!

Les absents :

Arnaud Petit, Jean-Michel Fontaine, Fred Fortin, Carl Bessette, Amélie Prévost, Frank Poule, les anciens de l’an dernier et même Mateüs par moments... on a pensé à vous! En espérant que vous puissiez nous joindre la prochaine fois!

L’épilogue :

Maintenant que votre boîte de mouchoirs est vide (selon mes prédictions), profitez de cet instant d’immense déception d’avoir manqué cet événement historique et profitez-en pour bloquer toutes vos fins de semaine du mois d’août, en attendant que les dates du prochain Slamborée sortent. Vous ne voudriez tout de même pas que la troisième édition se déroule sans vous! (surtout qu’il y a de bonnes chances qu’une partie de l’événement se déroule sur l’eau pour une première édition de : les slameurs à la pêche!).

lundi 28 juin 2010

Compte-rendu de la finale de Slamontréal

Ouais ben avec mon déménagement, mon nouvel emploi tout juste commencé et ma petite virée à Sherbrooke la semaine passée, j’ai pas ben ben eu le temps de vous bloguer ça suite à la super-méga-ultra-supra-finale de Slamontréal du 21 juin dernier. Disons qu’après le creux de vague de la deuxième demi-finale, où l’ambiance était plutôt tiède, ça faisait du bien de voir le public revenir en force et en nombre. Fallait s’y prendre tôt pour avoir de la place où s’asseoir!

Les juges complètement flabergastés par la première prestation in-compétition de Ivy (qui avait pondu et bien couvé un nouveau texte) n’ont eu d’autre choix que de lui donner trois 9.4 … Le ton de la soirée était donné. En feu ont brûlé sur les planches :
- Catherine Dorion avec son fameux Novossibirsk
- Carl Bessette et son « lopin de texte pour passer la mop »
- Amélie Prévost qui n’aime pas le scrapbooking
- Julie Dirwimmer slamant sur son papa
- Le Grand Slack qui s’est adressé à ceux qui ont des jobs de marde
- Delphine Bouhy qui nous a enseigné comment « ne pas s’endormir en pleine vie »
- Queen Ka qui nous a rappelé que « nous sommes de confession fragile », nous, Québécois.

Après une courte pause (probablement le moment où je me suis fait voler mon porte-feuille, hé oui, le public slam n’est pas sans reproche!), nos 8 slameurs en délire sont revenus nous encenser de mots :
- Queen Ka s’est ouvert sur les ravages du mal moyen (celui qui fauche beaucoup trop de vies dans les rames de métro)
- Delphine Bouhy nous est revenue avec un slam (écrit le matin même) sur Montréal qui a su la charmer (elle qui a quitté le Québec pour retourner habiter en Belgique 3 jours après la finale!)
- Le Grand Slack a secoué ses mots avec amour sur son grand frère qui se laisse trop souvent décourager
- Julie Dirwimmer nous a démontré que même les pitounes savent se servir de leur tête (tout en faisant travailler la nôtre!)
- Amélie Prévost nous a rappelé que « avoir la foi, c’est tuer l’incertitude »
- Catherine Dorion y est allée avec un slam amoureux
- Carl Bessette a performé avec fougue son slam sur Charest (je seconde pour qu’on accorde à celui-ci la place d’un pou dans l’histoire!)
- Ivy a terminé en beauté avec son slam Dire

Au terme de ce tournoi enflammé, Catherine Dorion s’est mérité la première place, Queen Ka la deuxième, Ivy la troisième et Amélie Prévost la quatrième. Julie Dirwimmer, arrivée cinquième, sera coach de l’équipe en vue de la finale provinciale (Grand Slam) qui aura lieu les 19-20 septembre prochain au Lion d’Or à Montréal. À noter que Le Grand Slack aurait fait partie de l’équipe n’eut été un dépassement de temps. Gageons que ses slams seront encore plus percutants l’an prochain!

Pour terminer, un merci à La Clocharde d’avoir réchauffé la foule comme slameuse sacrifiée au début de la soirée, et chapeau à Paolo Tofu qui a animé l’entièreté de la soirée, tout en étant le DJ attitré. Il n’en laissera qu’un vide encore plus grand dans la ville (il déménage dans le coin de Québec). Merci aussi aux juges de l’ensemble de la saison : sans vous (et votre persévérance à tenir le coup malgré nos booouuuhhh), la dynamique slam ne serait pas la même.

dimanche 20 juin 2010

Trash & Poésie

Une chronique double sur les actualités poétiques de la semaine (mea culpa je n’ai pu me rendre à la tente slam aux Francos, en espérant que les soirées vous en ont fait voir de toutes les couleurs!).

7ème Slam Jam Collectif : Gang Bang, t’es mort!

Vous l’auriez deviné, le thème de ce Slam Jam du 16 juin était Trash. Dans un décor de rêve style chalet, une vingtaine de poètes ont bravé la pluie pour venir nous trasher ça au bar Le Grillon (1950 Ste-Catherine Est). Divans sur le stage, pop-corn à volonté pigé directement à la machine, grand espace et barman arborant un t-shirt de l’Écrou, ne manquait qu’un public plus nombreux pour qu’on se sente vraiment « chez nous »! (environ 25 personnes sans compter les poètes)

La soirée a commencé en feu avec un diss tout à fait assassin de June à Francis Lujan, qui s’est défendu coup sur coup avec un diss du même calibre. En toute sincérité, je n’avais jamais entendu de diss aussi bien ficelés et aussi chargés d’insultes bien placées. Du bonbon piquant pour les oreilles!

Par la suite, Francis a enchaîné avec quelques uns de ses slams, accompagné par notre guitariste trash pour la soirée : Carl. Vraiment sympa comme mix! Éric Roger s’est ensuite présenté au micro et nous a lu quelques textes issus de son nouveau recueil Narcissique dans le bec de l’autruche, accompagné lui aussi de guitare. Xavier, avant de présenter le dernier invité de la première partie, s’est à demi-déshabillé sur le stage et a performé un savoureux texte sur une histoire de gang bang avec Gaïa (Quand tu branles un démon, y dèche du pétrole). Rassurez-vous il a gardé ses boxers! Enfin, Yvon Jean est monté sur le stage pour nous lire trois de ses textes et a terminé avec un hommage à Émile Nelligan La romance du vin.

Le micro-ouvert a commencé avec les prestations de Richard et de Duplessis, nouveaux venus au Slam Jam. Dali, Myriam St-Denis Lisée, Réalist et Fabrice Koffy ont suivi le flow du trash et ont à leur tour performé un texte. Neven, trash a souhait, a parlé drogue et TV au micro, avant de laisser la place au duo Berekyah et Kathleen (nouvelle sur la scène du Slam Jam), à Gabriel Duchesneau (nouveau) et à Said Azzaoui qui s’est presque transformé en mort-vivant le temps d’un texte. Amélie Prévost disait de son côté qu’elle n’avait pas de texte trash sinon un titre de texte qui voulait tout dire : L’histoire de la fille qui rêvait d’enculer un nouveau-né avec un tesson de bouteille. Elle a ensuite enchaîné avec un texte plus ou moins trash, dépendamment des croyances et des points de vue : L’histoire de la fille qui croyait pas en Dieu. June a pour sa part improvisé un slam se terminant sur un Fuck you I won’t do what you tell me toujours libérateur à scander. Éric Roger a repris le micro pour un texte érotique Alerte rose, Fred, un nouveau venu, a récité quelques courts textes, une autre personne a lu un texte (Hélène je crois), Xavier et Berekyah ont entonné un duo et la soirée s’est terminée sur une performance du Grand Slack.

Mes impressions de fin de soirée? Le public me semblait dissipé (peut-être que le thème inspirait le chaos ou peut-être qu’avec la guit électrique, les gens se sentaient plus libres de parler pendant les performances), la salle est vraiment trop géniale (mmm pop-corn!), wow les performances de ceux qui sont entrés à fond dans le thème trash et… putain ce diss!!!


Soirée slam, musique et peinture en direct

Vous connaissez le Festival de la Terre? Eh bien ce Festival, qui en est à sa 6ème édition, se déroule en juin dans plusieurs pays du monde (plus de 15 pays cette année) et est une vaste opération de mobilisation autour des valeurs de Respect de la planète et de Solidarité, du local au planétaire.

Dans le cadre de ce vaste événement, un show rassemblant plusieurs artistes de la scène s’est déroulé le 19 juin au Tribu Terre (2590 Jarry Est), autre magnifique salle dont j’ignorais l’existence. La soirée, animée par June, a débuté avec un peu de retard, étant donné l’arrivée tardive de certains artistes et de la majorité du public. D’ailleurs, peut-être était-ce un problème de communication, mais beaucoup de clients n’étaient pas au courant qu’il y avait un spectacle et sont venus manger et discuter un peu avant le show, et même pendant. Cela n’a heureusement pas duré très longtemps et la salle s’est peu à peu remplie de gens venus assister au spectacle (une cinquantaine). Au menu nous avons eu droit à

- un DJ : HORG
- de la poésie francophone : Fabrice Koffy et son guitariste Guillaume, le Grand Slack, Ivy
- de la poésie bilingue et même trilingue : Éliz Robert (accompagnée de ses musiciens Alex Kuendig à la basse, Polly Morphik aux back-vocals et Martin Robichaud aux percussions)
- des chansons : Dali (rap), Martin Robichaud (à la guitare)
- de la peinture en direct : Sarah Osborne
- de la poésie anglophone : Dwayne Morgan (qui lançait son 7ème ouvrage aux éditions Adage, Cunnilinguistics: The Sensual Musings of Dwayne Morgan)
- des vidéos : Fanny-Pierre Galarneau nous a présenté un vidéo de graffitis et Malessa a présenté un vidéo de Montréal Révolutionnaire
- un micro-ouvert : Apostrophe (en musique), Gabriel Duchesneau (en poésie) et un musicien qui avait toute une voix! (dont le nom m’échappe).

La soirée, incluant une pause et le micro-ouvert, a duré près de 3h. J’ai personnellement beaucoup apprécié les performances poétiques et les performances musicales, autant en anglais qu’en français. Je trouvais intéressant que chaque artiste ait plus de 3 minutes pour performer. Ce qui était moins punché je trouve, dans la formule de la soirée, c’était les vidéos (qui étaient bons mais qui s’inséraient moins bien entre deux performances, je trouve). Il faut dire que certains problèmes techniques ont retardé la diffusion de ceux-ci, ce qui faisait des temps morts dans le déroulement de la soirée. Également, la vibe « pour la terre » ne me semblait pas si présente, bien que plusieurs artistes avaient au moins un texte en lien avec l’environnement. Bref, c’est un feeling subjectif, mais tant au niveau des invités que du micro-ouvert, j’avais plutôt l’impression que les gens venaient tout simplement performer, sans ancrage particulier dans le thème de la soirée. Ça a quand même donné un très bon show, et bravo à la patience des artistes invités qui, pour certains, ont attendu plus de 2h pour performer. Bravo aussi à June pour son animation soutenue jusqu’à la fin du show!

Un questionnement pour terminer : Je ne suis pas obligée de tout comprendre dans la vie, mais je ne comprends pas l’intérêt de tenir fermement à performer à un micro-ouvert après un spectacle qui a déjà duré 2h ou plus et dont le public s’est considérablement aminci. Aussi, il me semble, quand on va au micro-ouvert, après un voire deux textes, c’est assez non? Il faut laisser la place aux autres… (Je ne vise personne, cette réflexion est le résultat de plusieurs observations lors de différentes soirées.) Bref. Bien que je sois une franche fan de poésie performée, et des poètes en général, je ne suis pas fan de toutes les attitudes et de tous les égos me-myself-and-I qui peuvent exister dans ce milieu. Comme dans tous les milieux, d’ailleurs. C’est toujours une petite minorité qui vient gâcher la recette.

Sur ce paragraphe un peu plus critique (bah ouais quoi, j’ai le droit! :-) ), je vous envoie à tous beaucoup d’amour et je vous souhaite, qui que vous soyez dans notre belle et grande société, de vous réjouir sincèrement des réussites et des événements heureux qui arrivent aux autres. That’s where the fun begin!

Rendez-vous à la finale de Slamontréal ce soir (lundi) à 20h O Patro Vys (356 Mont-Royal Est) pour ceux que ça intéresse. Au menu : Julie Dirwimmer (alias Madame Cosinus), Ivy, Le Grand Slack, Delphine Bouhy, Carl Bessette, Queen Ka, Amélie Prévost et Catherine Dorion. Les quatre gagnants de cette finale représenteront Montréal au Grand Slam (finale provinciale) les 19 et 20 septembre prochain, au Lion d’Or (ils se mesureront aux gagnants de Sherbrooke, Québec, Gatineau, Lanaudière et Trois-Rivières).

mardi 15 juin 2010

Fast news sur la deuxième demi-finale de Slamontréal

Parce que c’est LA semaine du slam et de la poésie à Montréal (6 soirées d’événements sur 7 jours, et encore, je dois faire des choix) je vous ferai un très bref compte-rendu de cette belle soirée où la parole fut une fois de plus à l’honneur.

Avant de vous donner le résultat final, quelques observations :

- Avec environ 60 personnes dans la salle, nous étions loin de l’enthousiasme quasi délirant de la semaine passée. Dommage pour les slameurs qui ont dû composer avec cette foule plus frileuse (qui était tout de même très attentive!).

- En parlant de frileux, les juges semblaient l’être. Sur 16 performances (et donc 80 pointages), seulement 6 pointages dépassaient le cap du 8.9 . Environ 27 pointages étaient entre 7 et 7.9 et plus de 30 pointages se situaient entre 8 et 8.9 .

- Plusieurs nationalités se côtoyaient sur scène, l’équipe gagnante de ce soir est d’ailleurs multiculturelle et… composée d’une majorité de filles! En fait toutes les filles ayant participé à cette deuxième demi-finale se sont qualifiées pour la finale!

Sans plus attendre, le résultat que vous bouillez peut-être de savoir (si vous n’avez pas encore lu mon Facebook) :

1ère place : Queen Ka
2ème place : Julie Dirwimmer
3ème place : Carl Bessette
4ème place : Delphine Bouhy

Les résultats furent quand même très serrés car seulement 0.1 points séparent la 4ème place de la 5ème place (June) et 0.5 points séparent la 4ème place de la 6ème place (Fabrice Koffy).

Ces 4 slameurs affronteront donc Amélie Prévost, Ivy, Le grand Slack (David Leduc) et Catherine Dorion lors de la finale montréalaise lundi le 21 juin à 20h30 O Patro Vys (356 Mont-Royal Est). Les 4 slameurs qui obtiendront les meilleurs pointages représenteront Montréal au Grand Slam (finale provinciale de slam) qui aura lieu en septembre prochain. À noter que les pointages des demi-finales seront conservés pour la finale, et donc les slameurs ne repartiront pas à zéro côté score. Par contre, une opération mathématique sera faite pour bonifier les pointages de la deuxième demi-finale, étant donné que la moyenne de ceux-ci était très faible. À noter aussi que tous les slameurs devront présenter des textes qu’ils n’ont pas performé en demi-finale : ça vaut donc la peine de venir les ré-entendre!

Pour terminer, un petit mot sur la finale internationale de slam. J’ai appris ce soir que Marjolaine Beauchamp a bel et bien terminé première dans le cœur des juges : c’est l’inflexible chronomètre qu’elle n’a su attendrir. À cause de deux dépassements de temps, elle perdu 2 points sur l’ensemble de ses performances, ce qui a permis au Canada anglais de terminer premier. À chacun son tour de se mesurer au chrono : en 2008 (si je ne m’abuse), c’est le Canada anglais qui avait dépassé plusieurs fois le 3 minutes réglementaire.

Enfin, pour compléter les nouvelles de la finale internationale de 2010, Madagascar a terminé troisième et la Suède quatrième. À noter que pour la première fois depuis 4 ans, les États-Unis n’ont pas remporté la coupe de cette compétition internationale (d’ailleurs, cette coupe du monde de Poésie existe depuis… 4 ans!). Un problème technique majeur a perturbé la performance de la représentante de nos voisins du sud (Amy Everhart), ce qui a probablement influencé les juges. Comme quoi la vie (et le slam), c’est plus souvent une question de chance et de contexte que de justice! Tenez-vous le pour dit! :-)

dimanche 13 juin 2010

Quatrième Cabaret Résolu et Tournoi de slam scientifique

Je propose que le mois de juin devienne le mois international du slam et de la poésie! Du moins au Québec. Bon je déconne, mais il se passe tellement de choses que je sens que je dois souvent me splitter en deux ou trois, chose que je ne réussis pas encore complètement, donc je dois faire des choix d’événements.

Cabaret Résolu

Ce vendredi 11 juin j’ai donc misé sur le Cabaret Résolu pour m’emplir de mots. Événement mensuel organisé par Pat Gagnon, ce Cabaret réunit au Bistro de Paris des poètes, des musiciens et des slameurs. Chaque invité (en moyenne 6 par soirée) a droit à 12 minutes de scène. Il y a ensuite un micro-ouvert pour ceux qui veulent présenter quelque chose.

La formule, à la bonne franquette, permet au public et aux artistes d’échanger dans une ambiance amicale qui personnellement me plaît beaucoup. Surtout que je ne connais pas la plupart des artistes qui sont invités par Pat Gagnon et Martimots (l’animateur).

Le 11 juin, nous avons donc eu l’occasion d’entendre
- Éric Roger (des soirées Solovox) qui a lu un extrait de son nouveau recueil Narcissique dans le bec de l’autruche
- Joel Pourbaix qui nous a partagé un extrait de roman aux effluves poétiques
« Détenir la vérité est facile, tout le monde le sait, mais soigner la vérité demande une immense humilité »
-Manic Manon, guitare à la main, nous a chanté en anglais quelques unes de ses compositions
- Romain Pollender a enchaîné avec un texte fougueux et acéré On est des survivants
- Ben Bazar, auteur-compositeur-interprète qui fait dans le blues, nous a partagé trois de ses créations
- Laurent Duceppe, comédien de métier, nous a partagé quelques uns de ses poèmes en anglais. Une première pour lui : il n’avait jamais performé ses propres textes!
- Pat Gagnon a enchaîné avec un court poème d’amour accompagné de Valérie Girard jouant du melodica (accompagnement beaucoup plus adapté que du « Monsieur Pointu », expérience tentée le mois passé)
- Valérie Girard a terminé la partie invités avec trois chansons de son cru : une nouvelle pièce intitulée Lisse, Le blues du cul de sac (excellent morceau que nous avions entendu lors du deuxième cabaret, si je ne m’abuse) et une vieille chanson (1998) écrite suite à une peine d’amour et qui m’a personnellement bien fait marrer.

Au micro-ouvert se sont ensuite lancés Gabriel Duchesneau, Said Azzaoui, Frank Dubé (quelle découverte extraordinaire, complètement pété!), Dany Traversy (descendu de Sherbrooke!), Myriam St-Denis Lisée et Céline Desbiens, qui a ensuite enchaîné en chanson, et la soirée s’est ainsi terminée sur un melting-pot de musique québécoise (Mes blues passent pu dans porte, entre autres).

Côté ambiance, plusieurs textes étaient accompagnés de melodica ou de guitare, ce qui donnait un regard nouveau sur certains poèmes. La qualité d’écoute du public n’était pas la même que les autres fois : peut-être était-ce dû au fait que nous étions un vendredi soir assez chaud, près de la rue Mont-Royal qui était bloquée pour cause d’événement, que la soirée a commencé en retard et qu’un des premiers poètes a busté son temps et a passé au moins 25 minutes sur la scène. Malgré l’atmosphère un peu chaotique, je considère que ce fut une belle soirée, beaucoup d’excellentes performances, des découvertes, des petits moments de folie magique et beaucoup de plaisir pour ceux que cette ambiance n’a pas trop déstabilisé. Je déplore pour ma part les nombreux va et vient du public (dehors-en dedans-dehors-en dedans) mais en même temps, je le préfère libre, ainsi quand il s’assoit pour entendre de la poésie, c’est par choix.

Je note enfin l’animation toujours dynamique et flegmatique (dans le sens de calme d’âme) de Martimots, et j’ai particulièrement apprécié ses poèmes Speak wise et celui écrit pour sa mère lorsque celle-ci est décédée. Bravo pour ces deux bijoux de texte!

Quelques photos de l'événement (merci à Joe Lemay, fidèle fan!)

Frank Dubé


Valérie Girard et Said Azzaoui



Laurent Duceppe


Romain Pollender


Joel Pourbaix


Éric Roger


Martimots

Tournoi de slam scientifique

En plein cœur du Festival Eurêka (événement mettant la science de l’avant), trois spectacles de slam à saveur scientifique furent menés ce week-end sous un chapiteau au Vieux-Port de Montréal. Les slameurs gagnants de chaque spectacle se méritaient un certificat-cadeau de 200$ chez Renaud-Bray : une belle récompense pour avoir buché sur des thèmes souvent peu abordés par les slameurs (sauf celui de l’environnement). André Fortin, animateur de l’événement, était quand même souple et nous permettait de présenter certains textes qui n’étaient pas nécessairement scientifiques (ou si peu…au fait le scrapbooking, est-ce une science?). Un bel effort a quand même été fait par beaucoup de slameurs pour élaborer sur un des nombreux thèmes qui peuvent coller aux sciences. Parmi les participants au tournoi, June, Amélie Prévost, Benoit Ponton, Pierre Boudreau, Julie Dirwimmer, Pascale St-Onge, Nina Warnock-Marceau, Bernard Anton, La Clocharde et Myriam St-Denis Lisée.

June et Amélie Prévost se sont partagé la première place (et le prix) lors du spectacle de vendredi 14h, un nouveau dans le monde du slam, Amine Raid, a gagné la première place samedi au spectacle de 18h et Julie Dirwimmer a remporté la première place au spectacle de dimanche 12h15. Les gagnants étaient déterminés par acclamation sonore du public (une machine calculait les décibels émis par les applaudissements et autres bruits enthousiastes du public). Parlant de bruit, un élément qui a pu troubler la concentration des slameurs et du public fut le Grand Prix de Montréal (c’est fou comme de loin le bruit des voitures peut ressembler à celui de gros moustiques tournant à une vitesse folle!).

Malgré un public à haut taux de roulement, je pense que ceux qui sont venus déguster un petit morceau de poésie en ont apprécié la saveur et la texture. C’est agréable de pouvoir slamer devant un public familial et peu familier à la chose!

samedi 12 juin 2010

En route vers la coupe mondiale de slam!

Si vous ne le saviez pas encore, Marjolaine Beauchamp, grande championne slam de la saison 2008-2009, est présentement en train de kicker solidement des culs en France à la 4ème Coupe du Monde de Poésie à Bobigny (http://www.ffdsp.com/grandslam2010/) contre 15 autres poètes.

Voici les résultats en pointage de chaque pays (merci aux Éditions de l'Écrou pour avoir transmis les résultats via leur page Facebook) :

(pour voir qui représente chaque pays cliquez ici )

Résultats des préliminaires du 8 juin :

1er round :
Allemagne = 88.0 pts*
Gabon = 86.2 pts*
Danemark = 85.1 pts
Mozambique = 84.9 pts

2e round :
Angleterre = 87.2 pts*
Suède = 86.4 pts*
Etats-Unis = 85.5 pts
Pologne = 84.6 pts

3e round :
Québec = *88.9
Brésil = *86.8
Hollande = 83.0
Singapour = 82.0

4e round :
Canada = *88.1
Madagascar = *86.6
Finlande = 84.4
France = 83.8

Résultats de la première demi-finale du 9 juin :

Québec = *89.4
Canada = *89.1
Angleterre = 88.3
Allemagne = 88.1

Résultats de la deuxième demi-finale du 11 juin :

Suède : *87.2
Madagascar : *86.6
Brésil : 86.4
Gabon : 86.4


La grande finale est ce soir, à 16h (heure du Québec) et opposera le Canada, la Suède, Madagascar et le Québec, qui est en tête!

Go Marjo Go!



D'autres vidéos ici de cette même compétition.

Nouvelles du 13 juin : le Canada a fini premier et Marjolaine Beauchamp a fini deuxième. On fait quand même bonne figure :-)

État d'âme subjectif et personnel no 1

Des fois j’ai l’impression de tellement rien comprendre à la poésie! Pas juste Claude Gauvreau là : des fois j’ai l’impression que plus aucune de mes notions poétiques ne tiennent. Est-ce que l’essence de la poésie, c’est en écouter, ou bien en faire? Est-ce que les poètes sont capables d’apprécier sincèrement les créations des autres, où bien chacun vient-il simplement puncher à chaque événement poétique pour se sentir la légitimité de monter sur scène après avoir péniblement enduré les prestations des autres?

Ils étaient où les autres slameurs et poètes au show de Queen Ka, pourtant si appréciée dans ce milieu? Pourquoi est-ce qu’on se pose toujours la question : et à cette soirée, est-ce qu’il y a un micro ouvert? Pourquoi aller puncher presque seulement aux shows où nous aussi on peut prendre le micro?

Des fois, j’ai l’impression que la notion de communauté ou de famille poétique ne tient plus la route, ne l’a jamais tenue. On n’est pas une famille, criss! Chacun, tel des spermatozoïdes qui coursent, espère arriver le premier ou du moins au bon moment, être « l’élu » dont on se souviendra longtemps pendant que les autres sombreront dans l’oubli. J’en ai assez des poètes qui s’ééééttttiiirreeennnt sans voir que la salle a les oreilles qui chauffent, que certains manquent de nicotine, que d’autres font la file parce qu’ils sont aussi sur le listing et qu’ils aimeraient monter sur scène avant la fermeture des métros.

Que perdriez-vous à vous mettre à franchement apprécier la poésie des autres? Je ne vise personne en particulier, ni aucun événement précis, et je ne dis pas que tous ont la même attitude face aux créations des autres, mais je dirais que dans l’ensemble, à part pour quelques poètes qui font l’unanimité, l’écoute véritable n’est pas au rendez-vous (et attention, on peut applaudir très fort même si on a été distrait pendant presque toute une performance!).

Pourriez-vous s’il-vous-plaît, poètes de la métropole, cesser de quitter une salle lorsque votre prestation est terminée? Le faire deux-trois textes plus tard serait beaucoup plus subtil, si vous tenez vraiment à rentrer chez vous avant la fin du listing.

Pour terminer, une dernière réflexion : vous ne vous sentez pas assez accueilli, apprécié, reconnu par les autres? Hé bien allez vers eux! Cessez de rester dans votre coin (si jamais c’est votre habitude). Et rappelez-vous que dans la plupart des événements poétiques, une grande majorité du public est également poète : vous êtes unique au même titre que tous les autres. Sachez vous faire le reflet de la beauté des autres au lieu de constamment chercher à ce qu’on admire la vôtre. Vous verrez, vous en sortirez gagnant!

Avec amour et en espérant n’avoir froissé personne en brassant cette grosse baraque. J’ai peut-être trop généralisé certains phénomènes : mettez ça sur le dos de l’émotion, et puis voyez ce qui pour vous est à prendre et ce qui est à laisser. Je vous rappelle que je ne visais personne ni aucun événement en particulier, et au besoin contactez-moi par courriel au myriam_stdenis@hotmail.com si vous doutez de ma bonne foi!

mardi 8 juin 2010

Des nouvelles de la première demi-finale de Slamontréal

C’est devant un public particulièrement nombreux (environ 100 personnes) et joyeusement fébrile que ce premier round de demi-finale montréalaise s’est ouvert.


Fébrile, je l’étais aussi en ce 7 juin, étant donné que je connaissais l’ensemble des concurrents. Même si la moitié de ceux-ci ont dû être éliminés, chacun a rendu une performance slam de haut calibre. Les premiers textes, de la Clocharde et de Pierre Boudreau, m’ont agréablement surprise en ce sens : ces nouveaux slams étaient vraiment bien fignolés et, avec leur touche scientifique, ils sauront bien s’insérer dans le tournoi de slam scientifique qui aura lieu du 11 au 13 juin à Montréal.


Parmi mes autres coups de cœur de cette soirée : Ivy et son slam sur les besoins («ayez pitié de mes dépendances! »), Catherine Dorion et son slam tout frais sur Londres, Le Grand Slack (David Leduc) pour avoir performé une nouvelle fois son excellent slam « t’es cassé » malgré le fait qu’il dure plus de 3 minutes, Amélie Prévost pour son texte « la fille qui voulait être la blonde de Johnny Depp (http://www.myspace.com/ameprevost), Francis Lujan pour son nouveau slam très tight qui parle de fillette-poupée-vaudou et enfin Rebel Trankill, slameur remplaçant Hubert Lemire, pour ses deux textes bien sentis.


Les juges ayant situé la grande majorité de leurs pointages entre 8.3 et 9.3, les résultats furent serrés. Finalement, Le Grand Slack a terminé 4ème, Amélie Provost 3ème, Ivy 2ème et Catherine Dorion 1ère. Notez que pour favoriser l’objectivité des juges face au double rôle d’Ivy (animateur et slameur), Paolo Tofu a animé la moitié de la soirée (en plus d’occuper son poste de DJ et de faire office de poète sacrifié!).


Déception pour certains, fébrilité pour les autres, le slam ne fait pas gagner tout le monde à tout coup, mais la poésie, elle, est toujours gagnante.


Joignez-vous à nous pour la deuxième demi-finale le lundi 14 juin à partir de 20h15 O Patro Vys (356 Mont-Royal Est, Montréal) pour seulement 5$. Au menu, Queen Ka, Carl Bessette, June, Said Azzaoui, Julie Dirwimmer et quelques autres. La finale aura lieu le 21 juin, même heure, même endroit.

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Puisque c’est un blogue ici, et que c’est le mien, j’ai envie de vous partager mon enthousiasme débordant pour l’après-slam qui a naturellement émergé après cette première demi-finale. Enthousiasme débordant parce que ce n’est pas si facile, un lundi soir à Montréal, de pouvoir veiller en agréable compagnie jusqu’à 1h AM. Agréable parce que cette belle crowd de slameurs, même sous l’influence de tournées de shooters, sait discuter slam et poésie sans (trop) perdre la boussole. C’est au cœur de ces moments que ma ferveur pour le slam s’alimente, c’est là que j’y trouve mon énergie pour faire la promotion de ces scènes où chacun finit par y découvrir et y partager un peu plus de son humanitude.


Une dernière image pour la route (inspirée par les propos d’Ivy), si certains poètes peuvent se permettre de vivre comme des curés parce qu’ils prêchent dans leurs paroisses à des convaincus, ceux qui choisissent la voie du slam doivent plutôt agir comme des missionnaires et tenir compte de leur public, qui lui n’est pas nécessairement convaincu.