samedi 12 juin 2010

État d'âme subjectif et personnel no 1

Des fois j’ai l’impression de tellement rien comprendre à la poésie! Pas juste Claude Gauvreau là : des fois j’ai l’impression que plus aucune de mes notions poétiques ne tiennent. Est-ce que l’essence de la poésie, c’est en écouter, ou bien en faire? Est-ce que les poètes sont capables d’apprécier sincèrement les créations des autres, où bien chacun vient-il simplement puncher à chaque événement poétique pour se sentir la légitimité de monter sur scène après avoir péniblement enduré les prestations des autres?

Ils étaient où les autres slameurs et poètes au show de Queen Ka, pourtant si appréciée dans ce milieu? Pourquoi est-ce qu’on se pose toujours la question : et à cette soirée, est-ce qu’il y a un micro ouvert? Pourquoi aller puncher presque seulement aux shows où nous aussi on peut prendre le micro?

Des fois, j’ai l’impression que la notion de communauté ou de famille poétique ne tient plus la route, ne l’a jamais tenue. On n’est pas une famille, criss! Chacun, tel des spermatozoïdes qui coursent, espère arriver le premier ou du moins au bon moment, être « l’élu » dont on se souviendra longtemps pendant que les autres sombreront dans l’oubli. J’en ai assez des poètes qui s’ééééttttiiirreeennnt sans voir que la salle a les oreilles qui chauffent, que certains manquent de nicotine, que d’autres font la file parce qu’ils sont aussi sur le listing et qu’ils aimeraient monter sur scène avant la fermeture des métros.

Que perdriez-vous à vous mettre à franchement apprécier la poésie des autres? Je ne vise personne en particulier, ni aucun événement précis, et je ne dis pas que tous ont la même attitude face aux créations des autres, mais je dirais que dans l’ensemble, à part pour quelques poètes qui font l’unanimité, l’écoute véritable n’est pas au rendez-vous (et attention, on peut applaudir très fort même si on a été distrait pendant presque toute une performance!).

Pourriez-vous s’il-vous-plaît, poètes de la métropole, cesser de quitter une salle lorsque votre prestation est terminée? Le faire deux-trois textes plus tard serait beaucoup plus subtil, si vous tenez vraiment à rentrer chez vous avant la fin du listing.

Pour terminer, une dernière réflexion : vous ne vous sentez pas assez accueilli, apprécié, reconnu par les autres? Hé bien allez vers eux! Cessez de rester dans votre coin (si jamais c’est votre habitude). Et rappelez-vous que dans la plupart des événements poétiques, une grande majorité du public est également poète : vous êtes unique au même titre que tous les autres. Sachez vous faire le reflet de la beauté des autres au lieu de constamment chercher à ce qu’on admire la vôtre. Vous verrez, vous en sortirez gagnant!

Avec amour et en espérant n’avoir froissé personne en brassant cette grosse baraque. J’ai peut-être trop généralisé certains phénomènes : mettez ça sur le dos de l’émotion, et puis voyez ce qui pour vous est à prendre et ce qui est à laisser. Je vous rappelle que je ne visais personne ni aucun événement en particulier, et au besoin contactez-moi par courriel au myriam_stdenis@hotmail.com si vous doutez de ma bonne foi!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellent commentaire :). Je me rappelle que j'avais beaucoup apprécié mon premier micro ouvert ever, à Trois-Riviere durant le off festival de poésie, parce que le monde était à l'écoute et tu avais le droit à des bravos et des tapes sur l'épaule apres avoir performé. J'aime mien la scène slam à Sherbrooke aussi, très sympathique.

J'ai aussi assisté à quelque spectacles moins sympathiques, et c'était franchement moins bien comme ambiance. C'est quoi l'intérêt de lire son texte et de partir par la suite? Tu ne peux recevoir aucun commentaire, tu ne fais aucune interaction avec le public, tu as l'air d'un être antipathique et antisocial, donc quel est l'intérêt? Lis tout seul chez vous, voyons donc!

Je t'appuie donc 100% dans ton billet :).
Dany

Myriam a dit…

Merci !

La nuit porte conseil donc je suis plus tempérée aujourd'hui et je pense que j'ai beaucoup généralisé, mais n'empêche, si à certains le chapeau peut faire et que ça brasse les consciences, je vais laisser ce post en ligne :-)

En souvenir de mes désillusions de chroniqueuse-poète qui est parfois un peu trop naïve sur le genre humain :-)

Anonyme a dit…

Tu es la deuxième personne qui me dit qu'elle se rend compte qu'elle était un peu trop naive sur le genre humain. Quelle coincidence! Je crois l'avoir été aussi donc tu n'es pas seule.

Déprimante réalité!

Dany ;)