dimanche 20 juin 2010

Trash & Poésie

Une chronique double sur les actualités poétiques de la semaine (mea culpa je n’ai pu me rendre à la tente slam aux Francos, en espérant que les soirées vous en ont fait voir de toutes les couleurs!).

7ème Slam Jam Collectif : Gang Bang, t’es mort!

Vous l’auriez deviné, le thème de ce Slam Jam du 16 juin était Trash. Dans un décor de rêve style chalet, une vingtaine de poètes ont bravé la pluie pour venir nous trasher ça au bar Le Grillon (1950 Ste-Catherine Est). Divans sur le stage, pop-corn à volonté pigé directement à la machine, grand espace et barman arborant un t-shirt de l’Écrou, ne manquait qu’un public plus nombreux pour qu’on se sente vraiment « chez nous »! (environ 25 personnes sans compter les poètes)

La soirée a commencé en feu avec un diss tout à fait assassin de June à Francis Lujan, qui s’est défendu coup sur coup avec un diss du même calibre. En toute sincérité, je n’avais jamais entendu de diss aussi bien ficelés et aussi chargés d’insultes bien placées. Du bonbon piquant pour les oreilles!

Par la suite, Francis a enchaîné avec quelques uns de ses slams, accompagné par notre guitariste trash pour la soirée : Carl. Vraiment sympa comme mix! Éric Roger s’est ensuite présenté au micro et nous a lu quelques textes issus de son nouveau recueil Narcissique dans le bec de l’autruche, accompagné lui aussi de guitare. Xavier, avant de présenter le dernier invité de la première partie, s’est à demi-déshabillé sur le stage et a performé un savoureux texte sur une histoire de gang bang avec Gaïa (Quand tu branles un démon, y dèche du pétrole). Rassurez-vous il a gardé ses boxers! Enfin, Yvon Jean est monté sur le stage pour nous lire trois de ses textes et a terminé avec un hommage à Émile Nelligan La romance du vin.

Le micro-ouvert a commencé avec les prestations de Richard et de Duplessis, nouveaux venus au Slam Jam. Dali, Myriam St-Denis Lisée, Réalist et Fabrice Koffy ont suivi le flow du trash et ont à leur tour performé un texte. Neven, trash a souhait, a parlé drogue et TV au micro, avant de laisser la place au duo Berekyah et Kathleen (nouvelle sur la scène du Slam Jam), à Gabriel Duchesneau (nouveau) et à Said Azzaoui qui s’est presque transformé en mort-vivant le temps d’un texte. Amélie Prévost disait de son côté qu’elle n’avait pas de texte trash sinon un titre de texte qui voulait tout dire : L’histoire de la fille qui rêvait d’enculer un nouveau-né avec un tesson de bouteille. Elle a ensuite enchaîné avec un texte plus ou moins trash, dépendamment des croyances et des points de vue : L’histoire de la fille qui croyait pas en Dieu. June a pour sa part improvisé un slam se terminant sur un Fuck you I won’t do what you tell me toujours libérateur à scander. Éric Roger a repris le micro pour un texte érotique Alerte rose, Fred, un nouveau venu, a récité quelques courts textes, une autre personne a lu un texte (Hélène je crois), Xavier et Berekyah ont entonné un duo et la soirée s’est terminée sur une performance du Grand Slack.

Mes impressions de fin de soirée? Le public me semblait dissipé (peut-être que le thème inspirait le chaos ou peut-être qu’avec la guit électrique, les gens se sentaient plus libres de parler pendant les performances), la salle est vraiment trop géniale (mmm pop-corn!), wow les performances de ceux qui sont entrés à fond dans le thème trash et… putain ce diss!!!


Soirée slam, musique et peinture en direct

Vous connaissez le Festival de la Terre? Eh bien ce Festival, qui en est à sa 6ème édition, se déroule en juin dans plusieurs pays du monde (plus de 15 pays cette année) et est une vaste opération de mobilisation autour des valeurs de Respect de la planète et de Solidarité, du local au planétaire.

Dans le cadre de ce vaste événement, un show rassemblant plusieurs artistes de la scène s’est déroulé le 19 juin au Tribu Terre (2590 Jarry Est), autre magnifique salle dont j’ignorais l’existence. La soirée, animée par June, a débuté avec un peu de retard, étant donné l’arrivée tardive de certains artistes et de la majorité du public. D’ailleurs, peut-être était-ce un problème de communication, mais beaucoup de clients n’étaient pas au courant qu’il y avait un spectacle et sont venus manger et discuter un peu avant le show, et même pendant. Cela n’a heureusement pas duré très longtemps et la salle s’est peu à peu remplie de gens venus assister au spectacle (une cinquantaine). Au menu nous avons eu droit à

- un DJ : HORG
- de la poésie francophone : Fabrice Koffy et son guitariste Guillaume, le Grand Slack, Ivy
- de la poésie bilingue et même trilingue : Éliz Robert (accompagnée de ses musiciens Alex Kuendig à la basse, Polly Morphik aux back-vocals et Martin Robichaud aux percussions)
- des chansons : Dali (rap), Martin Robichaud (à la guitare)
- de la peinture en direct : Sarah Osborne
- de la poésie anglophone : Dwayne Morgan (qui lançait son 7ème ouvrage aux éditions Adage, Cunnilinguistics: The Sensual Musings of Dwayne Morgan)
- des vidéos : Fanny-Pierre Galarneau nous a présenté un vidéo de graffitis et Malessa a présenté un vidéo de Montréal Révolutionnaire
- un micro-ouvert : Apostrophe (en musique), Gabriel Duchesneau (en poésie) et un musicien qui avait toute une voix! (dont le nom m’échappe).

La soirée, incluant une pause et le micro-ouvert, a duré près de 3h. J’ai personnellement beaucoup apprécié les performances poétiques et les performances musicales, autant en anglais qu’en français. Je trouvais intéressant que chaque artiste ait plus de 3 minutes pour performer. Ce qui était moins punché je trouve, dans la formule de la soirée, c’était les vidéos (qui étaient bons mais qui s’inséraient moins bien entre deux performances, je trouve). Il faut dire que certains problèmes techniques ont retardé la diffusion de ceux-ci, ce qui faisait des temps morts dans le déroulement de la soirée. Également, la vibe « pour la terre » ne me semblait pas si présente, bien que plusieurs artistes avaient au moins un texte en lien avec l’environnement. Bref, c’est un feeling subjectif, mais tant au niveau des invités que du micro-ouvert, j’avais plutôt l’impression que les gens venaient tout simplement performer, sans ancrage particulier dans le thème de la soirée. Ça a quand même donné un très bon show, et bravo à la patience des artistes invités qui, pour certains, ont attendu plus de 2h pour performer. Bravo aussi à June pour son animation soutenue jusqu’à la fin du show!

Un questionnement pour terminer : Je ne suis pas obligée de tout comprendre dans la vie, mais je ne comprends pas l’intérêt de tenir fermement à performer à un micro-ouvert après un spectacle qui a déjà duré 2h ou plus et dont le public s’est considérablement aminci. Aussi, il me semble, quand on va au micro-ouvert, après un voire deux textes, c’est assez non? Il faut laisser la place aux autres… (Je ne vise personne, cette réflexion est le résultat de plusieurs observations lors de différentes soirées.) Bref. Bien que je sois une franche fan de poésie performée, et des poètes en général, je ne suis pas fan de toutes les attitudes et de tous les égos me-myself-and-I qui peuvent exister dans ce milieu. Comme dans tous les milieux, d’ailleurs. C’est toujours une petite minorité qui vient gâcher la recette.

Sur ce paragraphe un peu plus critique (bah ouais quoi, j’ai le droit! :-) ), je vous envoie à tous beaucoup d’amour et je vous souhaite, qui que vous soyez dans notre belle et grande société, de vous réjouir sincèrement des réussites et des événements heureux qui arrivent aux autres. That’s where the fun begin!

Rendez-vous à la finale de Slamontréal ce soir (lundi) à 20h O Patro Vys (356 Mont-Royal Est) pour ceux que ça intéresse. Au menu : Julie Dirwimmer (alias Madame Cosinus), Ivy, Le Grand Slack, Delphine Bouhy, Carl Bessette, Queen Ka, Amélie Prévost et Catherine Dorion. Les quatre gagnants de cette finale représenteront Montréal au Grand Slam (finale provinciale) les 19 et 20 septembre prochain, au Lion d’Or (ils se mesureront aux gagnants de Sherbrooke, Québec, Gatineau, Lanaudière et Trois-Rivières).

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