dimanche 13 juin 2010

Quatrième Cabaret Résolu et Tournoi de slam scientifique

Je propose que le mois de juin devienne le mois international du slam et de la poésie! Du moins au Québec. Bon je déconne, mais il se passe tellement de choses que je sens que je dois souvent me splitter en deux ou trois, chose que je ne réussis pas encore complètement, donc je dois faire des choix d’événements.

Cabaret Résolu

Ce vendredi 11 juin j’ai donc misé sur le Cabaret Résolu pour m’emplir de mots. Événement mensuel organisé par Pat Gagnon, ce Cabaret réunit au Bistro de Paris des poètes, des musiciens et des slameurs. Chaque invité (en moyenne 6 par soirée) a droit à 12 minutes de scène. Il y a ensuite un micro-ouvert pour ceux qui veulent présenter quelque chose.

La formule, à la bonne franquette, permet au public et aux artistes d’échanger dans une ambiance amicale qui personnellement me plaît beaucoup. Surtout que je ne connais pas la plupart des artistes qui sont invités par Pat Gagnon et Martimots (l’animateur).

Le 11 juin, nous avons donc eu l’occasion d’entendre
- Éric Roger (des soirées Solovox) qui a lu un extrait de son nouveau recueil Narcissique dans le bec de l’autruche
- Joel Pourbaix qui nous a partagé un extrait de roman aux effluves poétiques
« Détenir la vérité est facile, tout le monde le sait, mais soigner la vérité demande une immense humilité »
-Manic Manon, guitare à la main, nous a chanté en anglais quelques unes de ses compositions
- Romain Pollender a enchaîné avec un texte fougueux et acéré On est des survivants
- Ben Bazar, auteur-compositeur-interprète qui fait dans le blues, nous a partagé trois de ses créations
- Laurent Duceppe, comédien de métier, nous a partagé quelques uns de ses poèmes en anglais. Une première pour lui : il n’avait jamais performé ses propres textes!
- Pat Gagnon a enchaîné avec un court poème d’amour accompagné de Valérie Girard jouant du melodica (accompagnement beaucoup plus adapté que du « Monsieur Pointu », expérience tentée le mois passé)
- Valérie Girard a terminé la partie invités avec trois chansons de son cru : une nouvelle pièce intitulée Lisse, Le blues du cul de sac (excellent morceau que nous avions entendu lors du deuxième cabaret, si je ne m’abuse) et une vieille chanson (1998) écrite suite à une peine d’amour et qui m’a personnellement bien fait marrer.

Au micro-ouvert se sont ensuite lancés Gabriel Duchesneau, Said Azzaoui, Frank Dubé (quelle découverte extraordinaire, complètement pété!), Dany Traversy (descendu de Sherbrooke!), Myriam St-Denis Lisée et Céline Desbiens, qui a ensuite enchaîné en chanson, et la soirée s’est ainsi terminée sur un melting-pot de musique québécoise (Mes blues passent pu dans porte, entre autres).

Côté ambiance, plusieurs textes étaient accompagnés de melodica ou de guitare, ce qui donnait un regard nouveau sur certains poèmes. La qualité d’écoute du public n’était pas la même que les autres fois : peut-être était-ce dû au fait que nous étions un vendredi soir assez chaud, près de la rue Mont-Royal qui était bloquée pour cause d’événement, que la soirée a commencé en retard et qu’un des premiers poètes a busté son temps et a passé au moins 25 minutes sur la scène. Malgré l’atmosphère un peu chaotique, je considère que ce fut une belle soirée, beaucoup d’excellentes performances, des découvertes, des petits moments de folie magique et beaucoup de plaisir pour ceux que cette ambiance n’a pas trop déstabilisé. Je déplore pour ma part les nombreux va et vient du public (dehors-en dedans-dehors-en dedans) mais en même temps, je le préfère libre, ainsi quand il s’assoit pour entendre de la poésie, c’est par choix.

Je note enfin l’animation toujours dynamique et flegmatique (dans le sens de calme d’âme) de Martimots, et j’ai particulièrement apprécié ses poèmes Speak wise et celui écrit pour sa mère lorsque celle-ci est décédée. Bravo pour ces deux bijoux de texte!

Quelques photos de l'événement (merci à Joe Lemay, fidèle fan!)

Frank Dubé


Valérie Girard et Said Azzaoui



Laurent Duceppe


Romain Pollender


Joel Pourbaix


Éric Roger


Martimots

Tournoi de slam scientifique

En plein cœur du Festival Eurêka (événement mettant la science de l’avant), trois spectacles de slam à saveur scientifique furent menés ce week-end sous un chapiteau au Vieux-Port de Montréal. Les slameurs gagnants de chaque spectacle se méritaient un certificat-cadeau de 200$ chez Renaud-Bray : une belle récompense pour avoir buché sur des thèmes souvent peu abordés par les slameurs (sauf celui de l’environnement). André Fortin, animateur de l’événement, était quand même souple et nous permettait de présenter certains textes qui n’étaient pas nécessairement scientifiques (ou si peu…au fait le scrapbooking, est-ce une science?). Un bel effort a quand même été fait par beaucoup de slameurs pour élaborer sur un des nombreux thèmes qui peuvent coller aux sciences. Parmi les participants au tournoi, June, Amélie Prévost, Benoit Ponton, Pierre Boudreau, Julie Dirwimmer, Pascale St-Onge, Nina Warnock-Marceau, Bernard Anton, La Clocharde et Myriam St-Denis Lisée.

June et Amélie Prévost se sont partagé la première place (et le prix) lors du spectacle de vendredi 14h, un nouveau dans le monde du slam, Amine Raid, a gagné la première place samedi au spectacle de 18h et Julie Dirwimmer a remporté la première place au spectacle de dimanche 12h15. Les gagnants étaient déterminés par acclamation sonore du public (une machine calculait les décibels émis par les applaudissements et autres bruits enthousiastes du public). Parlant de bruit, un élément qui a pu troubler la concentration des slameurs et du public fut le Grand Prix de Montréal (c’est fou comme de loin le bruit des voitures peut ressembler à celui de gros moustiques tournant à une vitesse folle!).

Malgré un public à haut taux de roulement, je pense que ceux qui sont venus déguster un petit morceau de poésie en ont apprécié la saveur et la texture. C’est agréable de pouvoir slamer devant un public familial et peu familier à la chose!

5 commentaires:

Martimots a dit…

Je ne peut qu'applaudir cette chronique, merci pour tes commentaires constructifs et positifs

Anthony a dit…

j'aurais aimé avoir plus de détails sur les performance des slameurs durant eureka, mais c'est une très belle chronique. Bravo

Joe Lemay a dit…

Merci pour ta chronique Myriam et au plaisir de te relire ainsi que de te réentendre à un prochain Résolu. Bonne journée!

Myriam a dit…

@ Martimots et Joe : merci pour vos bons commentaires !

@ Nébuleux : Je n'étais présente que pour le dimanche donc dans les grandes lignes :
Julie Dirwimmer a présenté son texte La pitoune (102.5 points), le texte Psychologie de l'atome (101.9 points), et On va tous mourir (98.7 points).
La clocharde a présenté son texte l'Abécédaire amoureux (101 points), son texte Dorothée (99.1) et son texte La clocharde et la mode (94.4).
Ben a présenté un texte qui est intitulé (je pense) Marguerite des champs (sur l'énergie éolienne, 101 point quelques), son texte où il parle qu'il est un artisan de paix (95.5) et un dernier texte sur l'environnement (95.9).
Enfin, Nina a présenté un premier texte où j'avoue avoir été distraite (95.6) (je préparais mentalement mon texte), un deuxième texte sur la H1N1 (102.2) et son texte où elle parle d'homosexualité au féminin (99.7).
Enfin, j'ai présenté un nouveau texte (si si), intitulé Compte à rebour (91.9) et mon texte Facebookistan (selon Dany, ça peut être considéré comme une science, 95.7).

Hypothèse de Dany sur le fait que j'ai obtenu les moins bons scores dans l'ensemble : je ne criais pas après mes propres performances alors que je gueulais joyeusement après chaque texte des autres (plus ou moins fort, c'est selon).

Étrange phénomène également : le premier texte a obtenu le meilleur pointage. Après ça on a perdu progressivement le public, qui a frôlé le 10 personnes incluant les slameurs à certains moments.

J'espère que ce point d'informations fut assez détaillé pour toi :-P

Myriam a dit…

Ah et je viens de rajouter le nom dans la chronique de celui qui a gagné samedi soir.

En prime, ce commentaire de Benoit Ponton reçu par courriel :

"Un participant hors concours (samedi) a toutefois généré le plus de décibels :
Cédric LANGLAIS, étudiant de 4ième année
à l'école primaire Ste-Anne, de Rawdon.

Bonjour,

Je m'appelle la Terre
Si vous lisez ceci
c'est que je suis en train de mourir

(strophe qui se dérobe à ma mémoire
sur les actes destructeurs des hommes)

s.v.p. arrêter de me tuer
arrêter de vous tuer

Signé,

La Terre"